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Distinctions charnelles / Vandebroeck, Dieter in Actes de la recherche en sciences sociales, 208 (Trimestrielle)
[مقالة]
عنوان : Distinctions charnelles : Obésité, corps de classe et violence symbolique نوع الوثيقة : نص مطبوع مؤلفين : Vandebroeck, Dieter, مؤلف ; Wirth,Françoise, مترجم تاريخ النشر : 2015 مقالة في الصفحة: P14-P39 اللغة : Français (moyen) (frm) خلاصة : Le discours alarmiste qui entoure l'augmentation marquée du poids corporel moyen que l'on observe dans la majorité des sociétés « post-industrielles » et que concentre la notion d'une « épidémie d'obésité » masque trop aisément le fait que les chances d'être catégorisé comme personne « obèse » sont loin d'être aléatoirement distribuées dans l'espace social. Les études épidémiologiques montrent en effet que l'obésité affecte de façon disproportionnée ceux qui occupent les positions sociales les plus précaires. Dans la mesure où la perspective épidémiologique dominante sur l'obésité tend à faire du poids corporel presque exclusivement un indicateur de pathologie organique, elle tend à ignorer la stigmatisation sociale et en particulier, morale, de la corpulence. En s'appuyant sur des données produites par une enquête sanitaire récente, ainsi que sur les recherches personnelles de l'auteur, cet article explore le rôle des distinctions de classe à la fois dans la production et dans la perception des différences de poids contemporaines. L'analyse statistique révèle que non seulement il existe un large consensus, traversant l'espace social, au sujet de ce qui constitue le physique masculin et féminin « légitime », mais aussi que les chances d'avoir l'apparence la plus valorisante et la plus valorisée s'accroissent systématiquement à mesure que l'on s'élève dans la hiérarchie sociale. Par ailleurs, il montre que la taille et la forme du corps sont un élément intégral de la perception sociale des différences de classe, ce qui confère aux agents dominés l'apparence (corpulente) la plus stigmatisée, tandis que les physiques les plus valorisés se concentrent de façon disproportionnée parmi les membres de groupes dominants. Ces résultats suggèrent que la discrimination pondérale, loin d'être une forme de stigma interpersonnel, est une forme de violence symbolique qui affecte les acteurs dominés dans l'un des aspects les plus intimes et les plus fondamentaux de leur identité sociale, à savoir leur relation à leur propre corps.
in Actes de la recherche en sciences sociales > 208 (Trimestrielle) . - P14-P39[مقالة] Distinctions charnelles : Obésité, corps de classe et violence symbolique [نص مطبوع ] / Vandebroeck, Dieter, مؤلف ; Wirth,Françoise, مترجم . - 2015 . - P14-P39.
اللغة : Français (moyen) (frm)
in Actes de la recherche en sciences sociales > 208 (Trimestrielle) . - P14-P39
خلاصة : Le discours alarmiste qui entoure l'augmentation marquée du poids corporel moyen que l'on observe dans la majorité des sociétés « post-industrielles » et que concentre la notion d'une « épidémie d'obésité » masque trop aisément le fait que les chances d'être catégorisé comme personne « obèse » sont loin d'être aléatoirement distribuées dans l'espace social. Les études épidémiologiques montrent en effet que l'obésité affecte de façon disproportionnée ceux qui occupent les positions sociales les plus précaires. Dans la mesure où la perspective épidémiologique dominante sur l'obésité tend à faire du poids corporel presque exclusivement un indicateur de pathologie organique, elle tend à ignorer la stigmatisation sociale et en particulier, morale, de la corpulence. En s'appuyant sur des données produites par une enquête sanitaire récente, ainsi que sur les recherches personnelles de l'auteur, cet article explore le rôle des distinctions de classe à la fois dans la production et dans la perception des différences de poids contemporaines. L'analyse statistique révèle que non seulement il existe un large consensus, traversant l'espace social, au sujet de ce qui constitue le physique masculin et féminin « légitime », mais aussi que les chances d'avoir l'apparence la plus valorisante et la plus valorisée s'accroissent systématiquement à mesure que l'on s'élève dans la hiérarchie sociale. Par ailleurs, il montre que la taille et la forme du corps sont un élément intégral de la perception sociale des différences de classe, ce qui confère aux agents dominés l'apparence (corpulente) la plus stigmatisée, tandis que les physiques les plus valorisés se concentrent de façon disproportionnée parmi les membres de groupes dominants. Ces résultats suggèrent que la discrimination pondérale, loin d'être une forme de stigma interpersonnel, est une forme de violence symbolique qui affecte les acteurs dominés dans l'un des aspects les plus intimes et les plus fondamentaux de leur identité sociale, à savoir leur relation à leur propre corps.