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Retrait des dieux et modernité selon Novalis et Hölderlin / Dastur,Françoise in Les études philosophiques, 1 (Trimestrielle)
[مقالة]
عنوان : Retrait des dieux et modernité selon Novalis et Hölderlin نوع الوثيقة : نص مطبوع مؤلفين : Dastur,Françoise, مؤلف تاريخ النشر : 2016 مقالة في الصفحة: P31-P44 اللغة : فرنسي (fre) خلاصة : L'exigence qui anime toute la fin du xviii e siècle en Allemagne est celle d'un renouvellement du christianisme et d'une nouvelle conception du divin. Le fameux poème de Schiller, « Les Dieux de la Grèce », montre en effet que, par opposition au monde grec où les dieux partageaient la vie des hommes, dans la modernité, il a été mis fin, avec le christianisme, à la présence immanente de Dieu dans le monde, le Dieu-un n'étant plus accessible qu'à travers la médiation du corps mort du Christ. - Deux interprétations différentes peuvent être cependant données de ce retrait du divin, comme c'est le cas chez ces admirateurs de Schiller que sont Novalis et Hölderlin. Novalis, pour lequel l'incarnation de Dieu dans le Christ constitue l'élément central de la religiosité, situe la mort des dieux dans la Réforme, événement qui a détruit le lien de l'homme avec Dieu, car elle a préféré la lettre à l'esprit. Pour Novalis, qui appartient à cette période du premier romantisme, où poètes et philosophes s'ouvrent à l'Orient, il s'agit au contraire de promouvoir une union du panthéisme et du monothéisme, qui permettra, dans un christianisme renouvelé, de retrouver Dieu partout. C'est ce qui conduit Novalis à l'idée que, dans la nuit christique de la modernité, une transfiguration est possible, permettant à l'homme de s'unir à nouveau au divin. Hölderlin, qui partage la même nostalgie des dieux enfuis, ne songe cependant pas à une renaissance du christianisme, mais cherche plutôt à montrer qu'il est possible, dans cette nuit qu'est la modernité, de voir encore régner le sacré. Pour lui, les figures des dieux sont les libres créations poétiques des hommes dans lesquelles ceux-ci se donnent à voir l'essence même de ce qui constitue leur vie. - La modernité, où le divin est séparé de la réalité, où le caractère poétique de celle-ci n'est plus expérimenté et où se fait sentir le manque des noms sacrés, est donc de temps de la détresse où seuls les poètes peuvent garder la mémoire des dieux enfuis. Mais ce qu'il s'agit alors de retenir en mémoire, c'est le retrait des dieux lui-même, et donc, pour les Modernes, de parvenir à comprendre que l'expérience qu'ils font d'être séparés du divin est précisément l'unique rapport possible à celui-ci.
in Les études philosophiques > 1 (Trimestrielle) . - P31-P44[مقالة] Retrait des dieux et modernité selon Novalis et Hölderlin [نص مطبوع ] / Dastur,Françoise, مؤلف . - 2016 . - P31-P44.
اللغة : فرنسي (fre)
in Les études philosophiques > 1 (Trimestrielle) . - P31-P44
خلاصة : L'exigence qui anime toute la fin du xviii e siècle en Allemagne est celle d'un renouvellement du christianisme et d'une nouvelle conception du divin. Le fameux poème de Schiller, « Les Dieux de la Grèce », montre en effet que, par opposition au monde grec où les dieux partageaient la vie des hommes, dans la modernité, il a été mis fin, avec le christianisme, à la présence immanente de Dieu dans le monde, le Dieu-un n'étant plus accessible qu'à travers la médiation du corps mort du Christ. - Deux interprétations différentes peuvent être cependant données de ce retrait du divin, comme c'est le cas chez ces admirateurs de Schiller que sont Novalis et Hölderlin. Novalis, pour lequel l'incarnation de Dieu dans le Christ constitue l'élément central de la religiosité, situe la mort des dieux dans la Réforme, événement qui a détruit le lien de l'homme avec Dieu, car elle a préféré la lettre à l'esprit. Pour Novalis, qui appartient à cette période du premier romantisme, où poètes et philosophes s'ouvrent à l'Orient, il s'agit au contraire de promouvoir une union du panthéisme et du monothéisme, qui permettra, dans un christianisme renouvelé, de retrouver Dieu partout. C'est ce qui conduit Novalis à l'idée que, dans la nuit christique de la modernité, une transfiguration est possible, permettant à l'homme de s'unir à nouveau au divin. Hölderlin, qui partage la même nostalgie des dieux enfuis, ne songe cependant pas à une renaissance du christianisme, mais cherche plutôt à montrer qu'il est possible, dans cette nuit qu'est la modernité, de voir encore régner le sacré. Pour lui, les figures des dieux sont les libres créations poétiques des hommes dans lesquelles ceux-ci se donnent à voir l'essence même de ce qui constitue leur vie. - La modernité, où le divin est séparé de la réalité, où le caractère poétique de celle-ci n'est plus expérimenté et où se fait sentir le manque des noms sacrés, est donc de temps de la détresse où seuls les poètes peuvent garder la mémoire des dieux enfuis. Mais ce qu'il s'agit alors de retenir en mémoire, c'est le retrait des dieux lui-même, et donc, pour les Modernes, de parvenir à comprendre que l'expérience qu'ils font d'être séparés du divin est précisément l'unique rapport possible à celui-ci.