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Pharmaceuticalisation et fin de vie. La sédation profonde comme nouvelle norme du « bien mourir » / Lafontaine,Céline in Droit et cultures, 75 (Semestrielle)
[مقالة]
عنوان : Pharmaceuticalisation et fin de vie. La sédation profonde comme nouvelle norme du « bien mourir » نوع الوثيقة : نص مطبوع مؤلفين : Lafontaine,Céline, مؤلف ; Collin, Johanne, مؤلف تاريخ النشر : 2018 مقالة في الصفحة: P35-P58 اللغة : فرنسي (fre) الكلمة المفتاح : Soins palliatifs, sédation profonde, bonne mort, pharmaceuticalisation, biocitoyenneté خلاصة : Les soins palliatifs et l'accompagnement des mourants s'inscrivent dans le mouvement plus large d'individualisation de la mort. Centrée sur la notion d'autonomie, la mort idéale se veut aujourd'hui discrète, inconsciente et hygiénique. Impensable sans une importante expertise médicale qui permet de soulager la douleur physique, de contrôler chimiquement l'angoisse et la peur, de neutraliser les odeurs et les traces de l'agonie, cet idéal suppose une tension constante entre contrôle et dépendance. Emblématique de ce que le sociologue Nikolas Rose nomme la biocitoyenneté, soit une forme de citoyenneté centrée sur une politisation de la santé individuelle et sur l'émergence de revendications identitaires reliées à des questions d'ordre biomédical, le mouvement en faveur des soins palliatifs s'inscrit en fait dans le processus global de pharmaceuticalisation caractérisant les sociétés occidentales contemporaines. Partant d'un questionnement sociologique sur l'usage croissant de la sédation profonde dans la gestion biomédicale de la fin de vie, cet article propose d'analyser le phénomène du contrôle médicamenteux de la souffrance sous l'angle de la pharmaceuticalisation. Au-delà de la thèse du déni de la mort et du refus de la douleur, il s'agira plutôt de comprendre que la sédation profonde est indissociable d'une volonté de contrôle et d'optimisation de soi propre à la biocitoyenneté. Loin d'un simple refus de la douleur, la norme de la sédation profonde indique plutôt que la douleur « improductive », c'est-à-dire celle qui ne s'inscrit pas dans une logique thérapeutique, méliorative ou expérimentale, tant à devenir socialement intolérable. La sédation profonde apparaît ainsi à la fois comme la limite et l'expression ultime de la biocitoyenneté.
in Droit et cultures > 75 (Semestrielle) . - P35-P58[مقالة] Pharmaceuticalisation et fin de vie. La sédation profonde comme nouvelle norme du « bien mourir » [نص مطبوع ] / Lafontaine,Céline, مؤلف ; Collin, Johanne, مؤلف . - 2018 . - P35-P58.
اللغة : فرنسي (fre)
in Droit et cultures > 75 (Semestrielle) . - P35-P58
الكلمة المفتاح : Soins palliatifs, sédation profonde, bonne mort, pharmaceuticalisation, biocitoyenneté خلاصة : Les soins palliatifs et l'accompagnement des mourants s'inscrivent dans le mouvement plus large d'individualisation de la mort. Centrée sur la notion d'autonomie, la mort idéale se veut aujourd'hui discrète, inconsciente et hygiénique. Impensable sans une importante expertise médicale qui permet de soulager la douleur physique, de contrôler chimiquement l'angoisse et la peur, de neutraliser les odeurs et les traces de l'agonie, cet idéal suppose une tension constante entre contrôle et dépendance. Emblématique de ce que le sociologue Nikolas Rose nomme la biocitoyenneté, soit une forme de citoyenneté centrée sur une politisation de la santé individuelle et sur l'émergence de revendications identitaires reliées à des questions d'ordre biomédical, le mouvement en faveur des soins palliatifs s'inscrit en fait dans le processus global de pharmaceuticalisation caractérisant les sociétés occidentales contemporaines. Partant d'un questionnement sociologique sur l'usage croissant de la sédation profonde dans la gestion biomédicale de la fin de vie, cet article propose d'analyser le phénomène du contrôle médicamenteux de la souffrance sous l'angle de la pharmaceuticalisation. Au-delà de la thèse du déni de la mort et du refus de la douleur, il s'agira plutôt de comprendre que la sédation profonde est indissociable d'une volonté de contrôle et d'optimisation de soi propre à la biocitoyenneté. Loin d'un simple refus de la douleur, la norme de la sédation profonde indique plutôt que la douleur « improductive », c'est-à-dire celle qui ne s'inscrit pas dans une logique thérapeutique, méliorative ou expérimentale, tant à devenir socialement intolérable. La sédation profonde apparaît ainsi à la fois comme la limite et l'expression ultime de la biocitoyenneté.