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Les Grecs anciens ont-ils géré avec prudence les finances de leurs cités ? / Migeotte, Léopold in Entreprises et histoire., 92 (Trimestrielle)
[مقالة]
عنوان : Les Grecs anciens ont-ils géré avec prudence les finances de leurs cités ? نوع الوثيقة : نص مطبوع مؤلفين : Migeotte, Léopold, مؤلف تاريخ النشر : 2018 مقالة في الصفحة: P15-P25 اللغة : فرنسي (fre) الكلمة المفتاح : Grecs anciens, géré, prudence, finances, cités خلاصة : Les cités grecques de l'Antiquité étaient très nombreuses, chacune était en principe souveraine et, à partir du IVe siècle avant J.-C., la plupart ont pratiqué la démocratie directe. Elles ont eu une longue histoire, mais c'est surtout aux périodes classique et hellénistique (environ 500-30 avant J.-C.) que leur administration financière est relativement bien connue. Elles ont certes commis des erreurs et des imprudences : plusieurs se sont endettées lourdement, par exemple, et beaucoup ont connu des périodes de crise. Mais, selon les philosophes, la prudence ou la sagesse (phronèsis) était indispensable aux hommes politiques et l'on observe que beaucoup de cités ont fait des efforts dans ce sens. En effet, la plupart pouvaient compter sur des revenus diversifiés, dont certains étaient stables car ils provenaient de biens patrimoniaux et de fondations. Plusieurs cités ont mis en place des réserves monétaires, en particulier dans des caisses sacrées. Beaucoup ont tâché d'équilibrer leurs revenus et leurs dépenses et de planifier au moins une partie de ces dernières. En général, elles se sont efforcées de payer leurs dettes, de tenir leurs comptes avec sérieux et de contrôler sévèrement leur gestion. Leur système financier était donc plus complexe et mieux organisé qu'on ne l'a souvent prétendu. Surtout, son originalité était d'avoir pour cadre la démocratie directe : d'une part, les citoyens réunis en assemblée générale détenaient le pouvoir souverain et décidaient donc eux-mêmes, entre autres, de leurs obligations et de celles des autres résidents ; d'autre part, il était normal pour les riches de contribuer personnellement aux dépenses de leur cité, tantôt dans le cadre de charges publiques, tantôt par des générosités supplémentaires. Ces contributions avaient certes le défaut de mettre parfois les cités à la merci de leurs notables, dont le pouvoir et l'influence se sont accrus dans la seconde moitié de la période hellénistique. Mais elles faisaient partie intégrante du système et servaient en quelque sorte d'impôt sur le revenu. Leur élasticité donnait de la souplesse à la gestion des finances et permettait de corriger ses lacunes et ses défaillances.
in Entreprises et histoire. > 92 (Trimestrielle) . - P15-P25[مقالة] Les Grecs anciens ont-ils géré avec prudence les finances de leurs cités ? [نص مطبوع ] / Migeotte, Léopold, مؤلف . - 2018 . - P15-P25.
اللغة : فرنسي (fre)
in Entreprises et histoire. > 92 (Trimestrielle) . - P15-P25
الكلمة المفتاح : Grecs anciens, géré, prudence, finances, cités خلاصة : Les cités grecques de l'Antiquité étaient très nombreuses, chacune était en principe souveraine et, à partir du IVe siècle avant J.-C., la plupart ont pratiqué la démocratie directe. Elles ont eu une longue histoire, mais c'est surtout aux périodes classique et hellénistique (environ 500-30 avant J.-C.) que leur administration financière est relativement bien connue. Elles ont certes commis des erreurs et des imprudences : plusieurs se sont endettées lourdement, par exemple, et beaucoup ont connu des périodes de crise. Mais, selon les philosophes, la prudence ou la sagesse (phronèsis) était indispensable aux hommes politiques et l'on observe que beaucoup de cités ont fait des efforts dans ce sens. En effet, la plupart pouvaient compter sur des revenus diversifiés, dont certains étaient stables car ils provenaient de biens patrimoniaux et de fondations. Plusieurs cités ont mis en place des réserves monétaires, en particulier dans des caisses sacrées. Beaucoup ont tâché d'équilibrer leurs revenus et leurs dépenses et de planifier au moins une partie de ces dernières. En général, elles se sont efforcées de payer leurs dettes, de tenir leurs comptes avec sérieux et de contrôler sévèrement leur gestion. Leur système financier était donc plus complexe et mieux organisé qu'on ne l'a souvent prétendu. Surtout, son originalité était d'avoir pour cadre la démocratie directe : d'une part, les citoyens réunis en assemblée générale détenaient le pouvoir souverain et décidaient donc eux-mêmes, entre autres, de leurs obligations et de celles des autres résidents ; d'autre part, il était normal pour les riches de contribuer personnellement aux dépenses de leur cité, tantôt dans le cadre de charges publiques, tantôt par des générosités supplémentaires. Ces contributions avaient certes le défaut de mettre parfois les cités à la merci de leurs notables, dont le pouvoir et l'influence se sont accrus dans la seconde moitié de la période hellénistique. Mais elles faisaient partie intégrante du système et servaient en quelque sorte d'impôt sur le revenu. Leur élasticité donnait de la souplesse à la gestion des finances et permettait de corriger ses lacunes et ses défaillances.